Non à l’acharnement
judiciaire contre les militants en France qui soutiennent l’appel au boycott de
l’Etat colonisateur et d’Apartheid israélien !
BDS :
boycott, désinvestissement, sanctions.
La société civile palestinienne a lancé en 2005
l’appel BDS contre Israël jusqu’à, conformément au droit international, la
fin de l’occupation et de la colonisation, le démantèlement du Mur, la levée
du blocus de Gaza, l’égalité absolue des droits des palestiniens d’Israël
et le respect et la mise en œuvre du droit au retour des réfugiés
palestiniens. Cet appel réunit plus de 170 organisations palestiniennes
regroupant les 3 composantes de la société civile : les palestiniens
sous occupation, citoyens d’Israël et les réfugiés. En Israël, ce mouvement,
qui a reçu un écho grandissant dans le monde, est encouragé par le courant
« Boycott from
within », récemment rejoint
par 150 intellectuels et artistes qui
refusent de se produire dans les colonies. Cette campagne est une action
citoyenne, non violente. Elle n’est pas destinée à discriminer une population,
mais à exercer une pression en premier lieu sur nos propres gouvernements pour
qu’ils appliquent de légitimes sanctions, ainsi que sur l’Etat d’Israël qui
mène une politique sans issue. Le conflit Israélo-Palestinien n’est pas une
guerre entre deux religions ! Il s’agit d’un conflit colonial, porté par
une politique raciale, et encouragé par les ambitions géopolitiques de nos pays
occidentaux. La solution est éminemment politique.
Le quotidien sous l’occupation israélienne.
Destruction de maisons, oliviers arrachés et champs
d’agriculteurs palestiniens incendiés par des colons fanatiques, expulsion de
la population arabe de Jérusalem, vol des terres et pillage de l’eau en
Cisjordanie, réseaux routiers réservés uniquement aux colons, cadrillage des
territoires occupés par plusieurs centaines de check-points où les civils sont
bloqués pendant des heures ou refoulés (de nombreuses femmes refusent de se
rendre à l’hôpital pour accoucher, de peur d’être bloquées à un check-point et
de perdre leur bébé, comme cela arrive), aucuns droits pour les travailleurs
palestiniens obligés de travailler pour un bas salaire en Israël dans des
conditions très précaires (souvent, leur contrat n’est pas renouvelé parce
qu’ils refusent de collaborer avec les forces d’occupation), manifestations
pacifiques comprenant des militants internationaux réprimées avec brutalité
faisant des blessés et parfois des morts, emprisonnements arbitraires, mosquées
incendiées, les prisonniers palestiniens mènent des grèves de la faim,… le tout
dans un silence médiatique assourdissant.
La rue principale de Hébron,
au cœur de la Cisjordanie, est fermée depuis 16 ans et est réservée à une
poignée de colons fanatiques protégés par l’armée Israélienne, elle-même épaulée
en ce moment par la brigade Golani qui multiplie les actes de répression vis à
vis de la population palestinienne. Des habitations ont été construites au
détriment des palestiniens, obligés de quitter leur maison. Les familles
palestiniennes subissent le harcèlement constant de la part des colons vivant
dans les immeubles adjacents.
MSF dénonce les souffrances
psychologiques causées par les exactions répétées des colons extrémistes envers
les populations palestiniennes, entre autre dans la région de Naplouse en
Cisjordanie. L’expansion, au nom de « la
croissance naturelle », des colonies fortement idéologisés, repousse
les populations palestiniennes vers les villages voisins, les camps de réfugiés
et les villes. Agissant en toute impunité, les colons imposent la violence
comme étant le « prix à payer »
par les palestiniens, pour toute décision du gouvernement israélien qui
tendrait à ralentir le développement des colonies en Cisjordanie. Les habitants
de la vallée du Jourdain voient leurs habitations détruites par les bulldozers.
Des intellectuels israéliens
ont dû se dénigrer ou quitter l’institution universitaire parce qu’ils avaient
abordé la question des crimes de guerres de leur pays. Les militants israéliens
sont poursuivis. Les institutions et l’armée israéliennes œuvrent pour effacer
l’histoire, la culture et les sanctuaires palestiniens.
Beaucoup de Gazaouis
souffrent encore physiquement et psychologiquement des blessures causées par
l’invasion militaire israélienne de l’hiver 2008-2009, véritable crime de
masse envers la population. La pénurie, causé par le blocus israélien à Gaza,
sévie dans tous les domaines. Les eaux usées sont rejetées dans la méditerranée
faute de stations d’épurations détruites par l’armée israélienne. L’OMS estime
que 26% des maladies à Gaza sont consécutives à la mauvaise qualité de l’eau.
La pénurie de carburant conduit à des coupures d’électricité extrêmement
préjudiciables en ce moment à cause de l’hiver rude. Les incursions
israéliennes régulières et les snipers sèment la morts, parmi lesquels des
enfants. La politique de la terreur à huis clos se poursuit.
L’emprisonnement et la
torture : un arsenal répressif contre les populations palestiniennes dans le
cadre de l’occupation.
Depuis 1967, plus de 700 000
palestiniens dont 10 000 femmes ont été arrêtés et détenus en Israël, en vertu
d’ordonnances militaires israéliennes, et donc en violation de la 4ème
convention de Genève qui prescrit qu’une
puissance occupante doit détenir les résidents du territoire occupé dans des
prisons situées à l’intérieur du territoire occupé. Ce chiffre représente
plus de 20% de la population de la Cisjordanie et de Gaza, et a un impact très fort sur la vie de toutes les
familles palestiniennes qui se voient très souvent interdire les visites des
détenus. Israël a toujours pratiqué la torture. Il s’agit d’une pratique
« systématique » et « standardisée ». L’étude d’al-Haq
montre en particulier un accroissement important de cette pratique lors de la
première intifada. L’organisation d’anciens soldats israéliens « Breaking the silence », qui ont
servi dans les territoires occupés, confirme cette manière d’opérer.
Les mineurs n’échappent pas à ce moyen de
répression. Ne pouvant identifier les enfants qui jettent des pierres sur les
voitures des colons et véhicules de l’armée, les soldats procèdent à des
arrestations arbitraires de mineurs lors d’irruptions nocturnes chez les
familles. S’ensuit insultes, menaces, mauvais traitements physiques et psychologiques,
tortures et même sévices sexuels de la part des officines militaires pour
arracher des "aveux" à ces mineurs (rapports B’tselem, Défense
Internationale des Enfants à Genève). La plupart des enfants craquent et en fin
d’interrogatoire, environ 30% d’entre-eux doivent signer un document en Hébreu,
langue qu’ils ne comprennent pas. Huit jours plus tard, dans la Cour
militaire, les enfants peuvent voir un avocat pour la première fois qui leur
recommande de plaider coupable, car c’est le moyen le plus rapide pour
sortir d’un système qui refuse aux enfants la mise en liberté sous caution dans
86% des cas. Les peines encourues vont jusqu’à 10 mois.
Nos diplomates menacés,
humiliés.
En octobre 2004, un agent consulaire français
en poste à Jérusalem subit des tirs de semonce au passage d’Erez ; ce n’est
pas un cas isolé. En juin 2008, une diplomate française est retenue 17 heures
sans eau ni nourriture à un chek-point. En janvier 2009, de retour de Gaza, le
consul général de France à Jérusalem et plusieurs de ses collaborateurs,
ainsi que des diplomates Européens, essuient des tirs de l’armée
israélienne ; ils sont retenus plus de 6 heures. Au cours de ce même mois,
les soldats israéliens saccagent le domicile d’un agent consulaire français à
Gaza et volent entre autre de l’argent, et détruisent la thèse sur laquelle il
travaillait ; une occupation semblable s’est produite au domicile d’une
professeur du centre culturel français. En juin 2009, deux directeurs des
centres culturels français sont insultés et menacés par des militaires ou
policiers ; l’une d’eux est jetée à terre et rouée de coups. En avril 2011, des
élus français sont humiliés à l’aéroport Ben Gourion parce qu’ils s’étaient
rendus dans des villes palestiniennes. En novembre 2011, le chef d’antenne
consulaire français à Gaza et sa fille sont blessés chez eux lors d’un raid
aérien ; sa femme perd son bébé (au cours de la même nuit, 1 palestinien
est tué et 6 autres blessés). Nos responsables politiques se sont-ils
insurgés ?
Mais que font nos politiques ?
La tristement célèbre ministre des affaires
étrangères, Madame MAM, après avoir fait des amalgames odieux entre produits
casher et produits israéliens pour discréditer les militants qui soutiennent
l’appel au boycott d’Israël, a intimé l’ordre au parquet de poursuivre ces
militants en justice. Malgré l’éviction du ministère de cette copine à Ben Ali,
le parquet continue ! Bertrand Delanoë, autre copain à Ben Ali, inaugure
le square « Ben Gourion », responsable des crimes de guerres lors de
la création de l’Etat d’Israël. A la fondation France-Israël, Alain Juppé se
pli en quatre pour manifester ses « preuves
d’amour envers Israël » ; il déploie le tapis rouge pour
l’ambassadeur d’Israël venu vendre sa propagande et récolter des fonds pour
« l’armée la plus morale du monde ».
François Hollande, Jean-Marie Le Guen, Manuel Valls, Bertrand Delanoë et Anne
Hidalgo, emboîtant le pas à Martine Aubry au repas du CRIF à Lille l’année
dernière, ne trouvent pas mieux que de cosigner un texte publié dans le Monde
dans lequel ils qualifient les militants qui soutiennent la campagne de boycott
d’Israël de « saboteurs »
et de « naufrageurs d’espérance ».
Il s’insurgent contre la « punition
collective » que constituerait cette campagne. En revanche aucune,
absolument aucune indignation contre l’effroyable punition de masse, quant
à elle bien réelle, que subit la population de Gaza jusque dans sa chair. Et
tout récemment, Hollande d’ajouter : « Si Israël est l’objet de tant de critiques, c’est qu’il constitue une
grande démocratie »…!
Pour faire passer le message, la méthode est
simple en fait : esquiver la réalité pour faire place à l’image d’un pays
idyllique, en bord de mer, qui aime la paix plus que tout. Avec l’espoir de
voir aboutir un jour, dans un futur hypothétique, un processus de paix ;
processus qui ne s’avère être en fait qu’une coquille vide et n’existe que
parce qu’il est rejoué en chœur par les inconditionnels d’Israël. Oublié la
très mauvaise classification d’Israël au niveau de la liberté de la presse dans
le monde. De l’affectif, rien que de l’affectif ; des mots creux, rien que
des mots creux.
Au milieu de cette collaboration avec l’occupation
et la ségrégation, une note d’espoir cependant : pour la première fois,
après tant de décennies, des parlementaires français de la commission des
affaires étrangères osent qualifier le régime Israélien de « Apartheid » ; apartheid au
travers de ses lois et de ses pratiques.
Notre
gouvernement ne doit plus harceler nos compatriotes - défenseurs des droits de
l’Homme - aux moyens d’artifices juridiques, pour servir des procès politiques,
que certains juges commencent d’ailleurs à rejeter. En agissant ainsi, il se
rend complice des violations des droits de l’Homme et du droit international en
Palestine.
Coordination BDS 33
Coordination BDS 33
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