Extrait de http://bienvenuepalestine.com/?p=1541
Le ministère des Affaires étrangères vient de « rafraîchir » son site
de « conseils aux voyageurs » en mettant en garde contre « des risques
d’incidents et de débordements à l’aéroport Ben Gourion à partir de
dimanche 15 avril prochain, dans le cadre de l’initiative ’Bienvenue en Palestine’ prise par certaines associations ».
« Il est déconseillé de participer à cette opération, eu égard aux
risques de rétention dont pourrait faire l’objet certains voyageurs en
cas de refus d’expulsion », ose-t-il écrire.
Le gouvernement français a pourtant pris connaissance, par écrit et
par oral, des intentions parfaitement transparentes et pacifiques des
centaines de ressortissants français qui comptent se rendre à Bethléem
du 15 au 21 avril, pour y participer à la construction d’une école.
Ces intentions lui ont été réaffirmées le mardi 27 mars à l’occasion
d’une entrevue, à sa demande, au cours de laquelle deux représentants du
groupe français de la mission internationale « Bienvenue en Palestine »
ont demandé à Alexis Le Cour Grandmaison et à Dominique Waag de bien
transmettre à leurs homologues israéliens que nous ne nous rendions pas à
l’aéroport de Tel Aviv pour la moindre manifestation ou confrontation,
mais parce que nous étions obligés de transiter par cet aéroport pour
nous rendre en Cisjordanie, Israël ayant détruit les aéroports
permettant d’atterrir directement dans les Territoires palestiniens.
Nous avons précisé que des cars nous attendraient à l’extérieur de
l’aéroport de Tel Aviv et que nous nous engagions à aller directement à
Bethléem sans séjourner sur le territoire israélien. Nous avons rappelé
qu’Alain Juppé, ministre des Affaires étrangères, avait déclaré en
juillet son « attachement à la liberté de circuler vers la
Cisjordanie ». Il l’a d’ailleurs montré à l’automne dernier, en laissant
partir sans encombres de l’aéroport de Roissy des dizaines de nervis de
la LDJ après qu’ils eurent publiquement annoncé recruter des personnes
ayant une expérience militaire afin d’aller prêter main forte aux colons
de Cisjordanie pour casser du Palestinien. (Il faut dire que c’était
avant que Sarkozy pense à des « mesures contre les personnes qui se
rendent à l’étranger pour des travaux d’endoctrinement ! »).
Donc, de quels risques d’incidents et de débordements parle-t-on ? De
ceux que le gouvernement israélien voudrait créer de toutes pièces,
alors que nous comptons nous présenter tranquillement au contrôle des
passeports de l’aéroport de Tel Aviv, avec des papiers en règle et des
invitations émanant d’associations palestiniennes qui œuvrent dans le
domaine de l’éducation ?
Comment se permettre d’écrire, comme si il allait de soi que nous
serions expulsés, que nous pourrions de surcroît, être en rétention « en
cas de refus d’expulsion » ? Pourquoi serions-nous expulsés ? Et pour
quels(s) délit(s) ? Pourquoi faudrait-il accepter de subir une expulsion
parfaitement arbitraire et illégale ?
Nous n’avons pas d’illusions sur nos gouvernants et sur le fait
qu’ils mangent dans la main de l’occupant israélien. Nous savons comment
ils se sont comportés en juillet dernier, et plus généralement comment
ils refusent d’appliquer le droit international, et le principe de
réciprocité, alors qu’ils laissent entrer en France tous les Israéliens
qui le souhaitent, y compris les criminels de guerre. Ils ne défendent
même pas les diplomates français quand ils sont humiliés, brutalisés
voire blessés par la police ou l’armée israélienne.
Quand nous lui avons demandé pourquoi la France ne prenait aucune
sanction contre Israël, y compris dans ces situations, M. Le Cour
Grandmaison nous a répondu textuellement :
« Je ne suis pas sûr que des sanctions contre Israël seraient
efficaces. Je viens de recevoir des opposants syriens qui pensent que
des sanctions contre la Syrie ne serviraient à rien, et qu’il faut une
intervention militaire ». (sic)
Ce à quoi nous avons répondu que nous n’étions pas venus, pour notre
part, réclamer un bombardement sur Israël même si le gouvernement
israélien d’extrême-droite n’était pas mieux que celui de la Syrie…Et
que s’il préférait les bombardements aux appels au boycott, c’était son
choix pas le nôtre.
Est-il utile de préciser que lorsque ce responsable du Quai d’Orsay
s’est permis, lors de la même entrevue, de nous demander la liste de nos
participants, nous avons bien entendu refusé.
La méthode d’intimidation ne marchera pas. Les participants à la
mission « Bienvenue en Palestine » ont le droit, la justice et la morale
de leur côté. Et ils sont conscients de la gravité de la situation pour
les Palestiniens, chaque jour davantage persécutés et dépossédés. Ils
n’ont pas honte d’aller leur rendre visite. Et de le faire la tête
haute, sans mentir, sans rentrer dans le jeu de l’occupant, qui voudrait
rayer de la carte la Palestine et les Palestiniens.
Messieurs du Quai d’Orsay, messieurs du gouvernement, l’histoire retiendra que vous n’avez pas beaucoup de dignité.
Site du MAEDernière mise à jour le : 30 mars 2012 – Information toujours valide le : 01 Avril 2012
Dernière Minute
Aéroport de Tel Aviv
Des risques d’incidents et de débordements à l’aéroport Ben
Gourion existent à partir de dimanche 15 avril prochain, dans le cadre
de l’initiative « Bienvenue en Palestine » prise par certaines
associations. Il est déconseillé de participer à cette opération, eu
égard aux risques de rétention dont pourrait faire l’objet certains
voyageurs en cas de refus d’expulsion.
Les autorités israéliennes ont déjà indiqué qu’elles ne laisseraient
pas entrer sur leur territoire les personnes qui pourraient représenter,
selon elles, un trouble pour l’ordre public. Elles ont fait savoir que
les personnes qui refuseraient d’être refoulées seraient transférées en
centre de rétention, en attente soit de leur expulsion soit d’un passage
devant la justice israélienne.
Les organisateurs ont été mis en garde par les services du ministère
des Affaires étrangères et européennes contre les risques induits par
cette opération.
Jérusalem et Territoires palestiniens
Il est recommandé de faire preuve de prudence lors des déplacements
en Cisjordanie (en particulier dans les grandes villes : Ramallah,
Hébron, Naplouse, Jénine) comme à Jérusalem-Est (en particulier le
vendredi), d’éviter les rassemblements et les attroupements, enfin de
redoubler de vigilance à l’approche des check-points et des colonies
israéliennes.
Bande de Gaza
Tous les déplacements dans la Bande de Gaza sont fortement
déconseillés. La Bande de Gaza est régulièrement la cible d’actions
militaires israéliennes. En outre, le risque d’enlèvement de
ressortissants étrangers y demeure très élevé.
Il est par ailleurs formellement déconseillé de prendre place à
bord de navires ayant pour intention de briser le blocus maritime imposé
sur la Bande de Gaza, eu égard aux risques sécuritaires liés à une
telle entreprise.
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